Alviss entra dans la salle de classe sans un bruit, une guitare sur le dos. Ses yeux, qui restaient éternellement mi-clos, n'exprimaient rien de plus que d'habitude. C'est-à-dire? C'est-à-dire une froideur incomparable et un désintérait à vous faire froid dans le dos.
Il portait, en son premier jour de travail, une chemise d'un joli blanc cassé et un pantalon de toile marron on ne peut plus banal.
Il parcourut la classe plongée dans l'obscurité de ses yeux bleus marine et cela lui arracha un sourire.
Le jeune professeur aimait cette atmosphère glaciale et silencieuse qui lui rappellait son propre caractère.
Il posa sa guitare en équilibre contre le bureau, puis empoigna un violon avec délicatesse, et le plaça sur son épaule avec des gestes assurés, tel un professionel.
Il s'assit sur une chaise proche et croisa les jambes, puis commença à jouer.
Une mélodie lente et superbe s'extirpa de l'instrument, tel un oiseau de sa cage.
Triste et entraînante à la fois, la musique donnait à chacune personne qui l'avait écoutée l'envie de pleurer et de danser en même temps.
Ayant fermé les yeux, Alviss n'entendit pas la porte de la classe s'ouvrir.